Gueugnon : histoire – géographie et culture locale et patrimoine

Connue pour son importante aciérie et, par le passé, les exploits du club de football local, la cité des bords d’Arroux offre aux curieux un réel patrimoine architectural et naturel. Amateurs d’archéologie industrielle bienvenus pour découvrir le meilleur du tourisme canton de brionne à Geugnon !

Des céramiques gallo-romaines aux aciers spéciaux

La première mention d’un village en ces lieux, est connue par le nom latin Quininum au IXe siècle. Mais l’apparition d’une communauté en bord d’Arroux, axe de communication important, est bien plus ancienne, probablement vers le Ie s. avant notre ère, ainsi qu’en attestent les fouilles opérées à l’époque contemporaine.

Gueugnon sous sa forme actuelle, orthographiée Geugnon dans certains documents, n’apparaît pas avant le XVIIe s.

Jean Hector de Fay, marquis de La Tour-Maubourg, est le premier homme fort de la cité. Il possède sur place le château des Essanlez, fait aménager des forges vers 1725 et le roi Louis XV l’autorise, par lettres patentes, à organiser six foires dans l’année.
Les installations, comportant fonderie, haut fourneau puis enfin laminoir, produisent fonte et lingots de fer à destination des artisans-cloutiers foréziens.

Le XIXe est marqué par une diversification d’activités puisqu’on trouve aussi bien, l’engraissage du bétail comme l’exploitation de carrières de gypse et autres gisements miniers, manganèse et plomb en tête.
Les forges occupent alors une centaine d’ouvriers mais l’établissement, en proie à des soucis de gestion récurrents, passe à la famille Campionnet en 1845.

La période 1920-30 correspond à une autre forte croissance. Les ateliers, modernisés, emploient plus de 1 500 ouvriers pour une production de 50 000 tonnes annuelles. De nouveaux débouchés sont trouvés, telles les tôles galvanisées et carrosseries automobiles, un partenariat durable est noué avec Ugine.
La ville s’étend et s’équipe, on construit écoles et logements pour les nouveaux arrivants.

Les années 1960, avec plus de 3 750 ouvriers, marquent l’apogée de l’usine en termes d’effectifs. Le site, l’un des plus importants en la matière à l’échelle mondiale, est positionné sur les aciers inoxydables laminés à froid.
Gueugnon, quant à elle, connaît son pic de population en 1975 avec 10 750 habitants.

C’est à partir de ce moment, mais surtout au cours des années 1980, que la crise sidérurgique frappe de plein fouet la petite cité bourguignonne.
Restructurations, fusions et changements de noms se succèdent : Usinor-Sacilor, UACG puis ArcelorMittal au cours des années 2000, Aperam depuis 2010.

Une localité plutôt prospère, mais isolée

Arrosée par l’Arroux prenant sa source en côte d’Or, vers Arnay le Duc, Gueugnon est située à des altitudes comprises entre 240 et 295 m.

La ville est à l’intersection de deux axes routiers majeurs :

  • nord-sud, joignant le chef-lieu d’arrondissement Autun à 50 km, vers Lapalisse via Digoin
  • en direction de l’ouest, la station thermale de Bourbon-Lancy se trouve à 25 km, avant de franchir la Loire et atteindre Moulins, préfecture de l’Allier, à 60 km

Gueugnon se trouve ainsi en confluence de plusieurs terroirs, Morvan au nord-ouest, Bourbonnais à l’ouest, Charolais au sud-est.

L’Arroux, dans sa course, a déposé au fil du temps sables et limons. Le substrat se compose à côté de diverses variétés de calcaires et marnes, argiles, grès, silex et quartz.

Côté climat, les vents d’ouest dominants apportent des précipitations abondantes en début de printemps et automne. C’est un point important pour les herbages, la pâture du bétail en découlant.
En hiver la bise du Morvan, venue du nord, peut provoquer de fortes gelées.

Un héritage lié à l’histoire industrielle

Le site Aperam, bien qu’en difficulté au début des années 2020, est toujours bien présent en ville. Il couvre au total 34 ha, dont 18 couverts.

Le centre de Gueugnon recèle encore un cinéma, le Danton, actif depuis 1937. Étant à l’écart des grandes agglomérations, la ville n’a pas cédé aux sirènes des multiplexes, ce qui draine une certaine animation…
Le pont construit par Emiland Gauthey au moment de la Révolution, est toujours fidèle au poste ! Longuement rénové au cours des années 1960/70, il supporte sans faillir un trafic conséquent pour son âge, de l’ordre de 12 000 véhicules par jour…

A l’écart, non loin de l’Arroux, le stade Jean Laville, pouvant accueillir jusqu’à 14 500 supporteurs, présente la particularité d’avoir une jauge deux fois supérieure à la population actuelle de la ville… cela s’est effectué progressivement, au gré des résultats du club de football local, le FC Gueugnon.

Autre originalité, une unité de traitement d’uranium appartenant à la Cogema, opérationnelle de 1955 à 80.

Acquis par la ville en 1982, le château d’Aux héberge la bibliothèque municipale. Son parc expose des sculptures de métal… forgée en acier inoxydable naturellement.

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